Vous pouvez maintenant également visionner la vidéo sur Josman que nous avons publié sur notre chaîne Youtube !
Bonjour et bienvenue dans #Légende, la série qui revient sur des rappeurs ayant marqué notre culture hip-hop. Après vous avoir retracé en détail la carrière de Luv Resval, nous étions obligés d'enchaîner avec l'un des G.O.A.T de notre génération. Honnêtement, comment ne pas évoquer Josman quand on parle des légendes qui ont marqué le rap français ? Revenons ensemble sur l’histoire de ce jeune homme dont rien ne destinait à devenir le roi de cette génération de kickeurs…
“J’ai fait des bons des mauvais choix
Mais j’ai toujours été droit
J’ai pas grandi dans le velour ni la soie
Donc j’ai rêvé du trône il fallait qu’j’m’y asseoie”
Ailleurs, Josman
Josman, de son vrai nom José Nzengo, né le 28 octobre 1992. Issu de parents d’origine africaine, il grandit à Vierzon, petite commune française située en Centre-Val de Loire. En fait, on ne connaît pas grand-chose de la vie de Josman et son passé est assez flou.
Mais bien évidemment, ne vous en faîtes pas, nous avons quand même quelques informations & anecdotes à vous raconter sur son enfance ! Notamment sur sa rencontre avec la musique et la façon dont cette dernière a peu à peu germé dans son esprit. Le jeune garçon découvre le rap vers 15 ans. C’est sa grande sœur qui l’initie au mouvement hip-hop et qui lui fait écouter ses premiers morceaux. De 50 Cent en passant par des artistes plus RnB comme Alicia Keys ou encore Usher, Josman découvre alors une nouvelle fibre musicale qu’il n’avait jamais entendu auparavant.
Un artiste en particulier fera basculer à tout jamais son rapport à la musique. Alors qu’il est en train de surfer sur le net, il tombe sur le clip d’un dénommé Lil Wayne. En fait, ce qui va fasciner le jeune homme chez cet artiste, c’est la liberté totale que ce dernier s’autorise dans sa musique et dans son univers audiovisuel. De clips hyper street avec des gros mecs baraques, Lil Wayne pouvait ensuite enchaîner avec un délire rock chanté/guitare électrique en main, en mode Les Beatles.
Ce principe même de liberté artistique va donc complètement matrixé le jeune artiste et marquera un tournant définitif dans sa vision de la musique. Pour lui, c’est clair. La conception musicale doit se faire de façon totalement libre. Il n’y a pas de barrière, pas de limite, et pas de codes à la créativité et à l’expérimentation sonore.
Plus jeune, Josman continuera d’alimenter sa culture hip-hop avec d’autres classiques comme par exemple le célèbre “Temps mort” de Booba.
“Et j’m’endors mais sur du temps mort…” L’Occasion, Josman
Pendant toutes ces années, le jeune homme continuera d’écouter du rap, jusqu’à finir par en être lassé… Enfin lassé, pas vraiment.
En fait, Jos est un bousillé de musique, et il le restera toute sa vie. Mais déjà à cette époque, ce dernier n’était pas comme tout le monde. Lorsqu’il écoute un morceau de musique avec une paire d’écouteurs, il entend des choses que les autres n’entendent pas. Le moindre bruit, la moindre oscillation, le moindre changement de flow. Un roulement de batterie à droite, deux petites notes aigus à gauche, des harmonies qui viennent adoucir et embellir une voix plus grave, etc... Le jeune homme entend littéralement TOUT, et possède déjà une oreille bien aiguisée. Bref, à seulement 16 ans, Josman sait ce qu’il veut, et a une vision claire et limpide de la musique. Mais… il y a toujours ce petit truc qui le gêne… vous savez, ce texte de rap INCROYABLE mais avec un mix qui vous fait saigner les oreilles, ou genre ce morceau avec une prod MONSTRUEUSE mais des lyrics assez pauvres… Et à force, ces petites dissonances vont agacer l’oreille du jeune artiste qui finira tout simplement par se demander s’il ne produirait pas lui-même sa musique...
Josman commence alors à composer des prods sur le logiciel Ableton, puis se met à gratter ses premiers textes de rap dans sa chambre. Tel un justicier masqué, l’adolescent travaille en cachette, à l'abri des regards.
En effet, il est important de souligner le fait que sa passion pour le hip-hop a toujours été un sujet tabou dans sa famille. À l’image du rock pour les anciennes générations, ce dernier comprend très vite que le rap et ses textes anti-conformistes ne plaieront pas du tout à ses parents. Ces derniers lui ayant plutôt transmis une éducation stricte basée sur l'obéissance, la politesse et le respect des lois. Mais bon, tans pis. Le rap c’est toute sa vie, et maintenant, le jeune homme n'a plus qu'un seul but : quitter sa campagne pour se rendre à Paris et tout tenter pour pouvoir vivre pleinement de sa musique.
À 18 ans, l'oiseau rare déploie alors ses ailes et quitte sa ville natale pour rejoindre la capitale. Il est l’heure pour JOS, de faire ses classes..
“Ma définition du succès ? Je pense que… Quand j’aurais un vrai public, une vraie fanbase qui se déplacera pour venir me voir en concert comme ça. Quand j’aurais fait une tournée, que j’aurais rempli des salles, vendu des disques. Je pense que là, on pourra dire quelque chose.” Josman - Jamin Magazine (2015)
Pour atteindre son but, Josman n’a pas 36 000 solutions. Il va falloir littéralement se la buter au rap ! Bosser, bosser et encore bosser. C’est le seul mot d’ordre, et il n’y a que comme ça qu’il réussira !
Le jeune artiste enchaîne alors tous les événements hip-hop possibles et inimaginables de Paris. Compétitions, Open mic, Sessions freestyles, Battles de rap, etc… Partout où ça rap, Josman est là. Dès ses premières participations, le public se rend vite compte qu’ils ont affaire à un nouvel artiste fort, très fort. Tellement fort que ce dernier gagnera l’édition 2013 des “End Of The Week”, ce fameux concours d’improvisation où la technique et la rime sont au cœur du propos. 1er participation, 1er victoire. Alors âgé de 21 ans seulement, le jeune homme devient ainsi le plus jeune participant à remporter ce trophée (mode Kylian Mbappe activé ^^).
En prenant part à tous ces différents tournois, Josman se fait peu à peu connaître de la scène underground parisienne. Pendant des années, l’acharné de travail se frottera à tous les autres MC de la ville et continuera à enchaîner les compétitions hip-hop. Son objectif ? Continuer de se confronter au plus haut niveau. Le rappeur a besoin d’une formation pointue pour atteindre son but, l’objectif qu’il s’est fixé en arrivant à Paris, devenir le rappeur le plus talentueux et le plus technique de sa génération !
“Passe un micro qu’j’montre, que le R.A.P, j’le fais mieux que tous…” L’Occasion, Josman
Entre-temps, Josman fait la rencontre d’Eazy Dew, un jeune artiste qui se l’a buté tout autant que lui au son. C’est avec ce dernier qu’il commence à enregistrer ses premiers “vrais” morceaux bien produits. Problème... On est en 2012/2013 les gars, et à cette époque le rap n’est pas du tout mais alors pas du tout à la mode.. Rejeté et méprisé par une grande partie de la société, le hip-hop ne se vend pas, ou presque plus, c’est la fameuse crise du disque. Période qui a duré environ de 2005 à 2016 et pendant laquelle la musique ne s’écoutait pas du tout de la même façon. Les plateformes de streaming étaient très peu utilisées et les passages en radio restaient donc le seul et unique moment pour les artistes de se faire connaître du grand public.
Il n’y a donc pas le choix. Pour vendre, il faut passer en radio. Et pour passer en radio, il faut être signé. Mais alors comment se faire signer ? Tout simplement en se faisant remarquer. Josman continuera alors d’enchaîner les events rap, et fera également sa première apparition à la télévision française sur le plateau de France 2 en 2014. Présentée par Pierre Lescure (spécialiste du rap français mdr), cette émission permettait de mettre en avant des petits artistes pas encore connus du grand public. Josman parvient ainsi à être sélectionné pour performer sur le plateau de France 4. Attention, préparez-vous à prendre un coup de vieux !
Bon sans surprise, ça file tout droit. La presta est propre pour un petit artiste pas encore connu ! Le jeune rappeur de Vierzon nous balance sans pression un petit texte de 40 secondes super punchy, sans fioritures, et avec zéro hésitation. À la fin du freestyle, une seule phrase vient alors à l’esprit d’Orelsan : “Il est trop fort.” Quand on sait tout ce qu’il s’est passé ensuite dans la carrière de Josman, on peut dire que le rappeur de Caen avait eu du flair ce jour-là.
Bref, ça y est. Josman sait rapper, tout le monde le sait, et il est temps de passer aux choses sérieuses… Accéder à l’étape au-dessus, tracer son chemin vers ce qu’il a toujours rêvé de faire : créer une œuvre musicale authentique et à son image, une œuvre qui lui ressemble… Tout ne sera pas simple non, et nombreuses sont les embûches qui se placeront sur son chemin… Revenons ensemble sur les 8 années qui ont changé à tout jamais la vie d’un jeune artiste parisien que l’on surnomme alors J.O.S…
Le 9 février 2015, Josman sort son 1er projet. “Echec positifs”. Une mixtape de 9 titres signée sur le label Studio Vova. Pas de clips, pas de promo. A l'époque, le jeune homme de 23 ans est toujours inconnu du grand public et sa maison de disques ne lui fournit que très peu de moyens pour financer ce premier projet. Plutôt que de tout dépenser dans un clip qui fera 500 vues, Josman préfère utiliser son avance pour améliorer la qualité de son matériel d'enregistrement. À noter qu’Echec Positif reste encore aujourd'hui le seul projet où Eazy Dew n’apparaîtra sur aucun track (on comprend pourquoi le projet n’a pas marché). Pas de succès commercial donc, et des fins de mois très difficiles pour le jeune homme qui racontera même avoir parfois dû être obligé de dormir dans la rue.
“J’ai dormi dans l’tro-mé, non plus jamais j’promet”, F*cked Up 4.
Mais Josman est un garçon déterminé. Retourner à Vierzon ? Jamais. Ce dernier s’est fait une promesse et il ne l’abandonnera pas…
“Ma situation bat d'l'aile, à chaque coup dur j'perds des plumes
J'en ai récupéré une pour remplir des pages vierges
J'ai trop joué avec le feu, j'me suis fait fumer
J'ai trop fait l'pigeon, j'me suis fait plumer”
L’oiseau rare, Josman
Quelques mois après la sortie d'Echecs positifs, Josman fera une apparition remarquée dans le média Grünt. Alors beaucoup moins connu à l’époque qu’aujourd'hui, ce média lui offrira tout de même une belle visibilité. Accompagné d’S.Pri Noir, Eazy Dew et 3010, cette session freestyle lui permettra également de se faire des contacts et d’échanger avec des ingé sons/vidéastes/producteurs, et plein d’autres personnes gravitant autour de l’industrie musicale.
Malgré ses efforts, la situation financière de Josman ne s’améliore pas. Le rappeur n’a plus trop l’time, sa carrière doit décoller. L’année 2016 arrive à grand pas. Il est temps d’effacer ses échecs positifs et de proposer quelque chose de nouveau, de plus audacieux, à son image…
2016. Nouvelle année, pas encore nouveau salaire, mais nouvelle DA ! Avec une imagerie totalement revisitée, Josman nous sort un album concept, qui a sûrement dû inspirer un certain rappeur toulousain, quelques années plus tard, pendant l’élaboration de son célèbre album Trinity.
Avec Matrix, le rappeur parisien nous livre un projet très expérimental conduit par une véritable ligne directrice, celle de la Matrice. Inspiré par l’univers de la trilogie, le projet se démarquera ainsi peu à peu des autres propositions de l'époque. À cette période, très peu de rappeurs travaillent ce genre de format. Mais Josman n’est pas comme tout le monde. En fait, il souhaite ne laisser aucune place au doute et ne pas faire de concession dans sa musique. Depuis qu’il est petit, sa vision est claire. Il aime le rap, le rap pur, le rap originel, mais veut en briser les codes qui, selon lui, enchaînent les artistes et les empêchent de libérer leur véritable puissance créative. On retrouvera également ce discours dans certaines interview de Laylow.
À noter que déjà à cette époque, Josman fait déjà tout tout seul. Accompagné de son fidèle et inséparable acolyte Eazy Dew, il produit ses instrus, enregistre ses propres textes, mixe et masterise ses maquettes. Bref, il sait tout faire ! Malgré un projet assez “spé” et “fermé”, un des morceaux du projet finira par complètement exploser aux yeux du grand public. Ce morceau vous le connaissez sûrement tous. Il s’agit bien entendu de “Dans Le Vide”, accompagné d’un clip qui, encore aujourd’hui, reste le plus vu de sa chaîne Youtube.
"Si tu veux du rêve, j'en n'ai pas
Poto, tu vas tomber si tu traînes dans mes pattes
[... ]
J'ai mes qualités, j'ai mes défauts
J'ai fait des erreurs, j'ai fait des fautes
J'ai connu des vrais, j'ai connu des faux
J'ai connu des bas, j'ai connu des hauts"
Dans Le Vide, Josman
À chaque fois qu'il joue ce morceau en concert, ça marche. Encore 7 ans après, tout le public entre en communion et chante en cœur ce méga classique. Pour la petite anecdote, Josman bossait encore chez Foot Locker à l’époque. Il souhaitait absolument clipper ce morceau mais ne trouvait jamais le temps de le faire à cause de son travail. Il décida alors de quitter son taff pour se lancer à fond dans sa musique et aller clipper ce ptn de banger !! Ça passe ou ça casse comme on dit... Et heureusement pour lui, c’est passé ! (le clip d’une vie mdrr)
Le 9 juin 2017, soit 1 an après son précédent projet, Josman sort la mixtape "000$" qui marquera définitivement un tournant majeur dans sa direction artistique : "la thune, la thune et encore la thune." Le jeune homme a besoin de sous pour enfin sortir de la hess’ et venir en aide à ses proches dans le besoin. Parti faire un clip aux Etats-Unis, le rappeur est au chômage depuis qu’il a quitté son taff chez Foot Locker pour se lancer à temps plein dans la musique. Il ne lui reste alors que 18 dollars en poche, et il veut rajouter pleins de 0 derrière ce nombre. Cette anecdote, c'est lui-même qui l’a raconté dans une interview accordée à Interlude le 28 Janvier 2021.
Franchement, 000$ est un projet que je trouve juste incroyable, une véritable M-A-S-T-E-R-C-L-A-S-S qui reste selon moi jusqu’à aujourd’hui l’un des meilleurs projets de Josman. De titres comme “Doigt d’Honneur (intro)” à “Dans Le Ciel”, en passant par des morceaux hypers kickés comme “MEGAZORD” ou encore “Fucked up (Part. II)”, le rappeur est aussi bien à l’aise sur des vibes douces et planantes comme les sons “High life” et “OLY (Ouvre Les Yeux)” que sur des thèmes plus en mode loveur, une recette qui ne le quittera d’ailleurs plus jamais. Je pense ici au titre “Au bout”, 2e single d’or de sa carrière en auto-prod.
À cette époque, quand je visionne le clip du single “La Cage (NSM)”, je comprend que Josman n’est pas juste un super bon kickeur. En fait, dans ses textes, il aborde aussi de vrais sujets de société. Il dénonce, et nous invite à “ouvrir les yeux” sur les vices du système qu’il accusait déjà dans son précédent projet de nous “enfermer” dans une matrice, et de littéralement vouloir nous contrôler.
Des idées, des débats, et plein de questionnements ! Perso, j’adore les rappeurs techniques qui débitent et tout, genre c’est marrant 2 minutes, mais je pense que tous les auditeurs ont également besoin d’un minimum de fond pour adhérer à un morceau ou plus généralement à un projet musical. En fait, tous ces questionnements et ses débats intérieurs que Josman aborde vont permettre à l’auditeur de s’approprier sa musique. À la fin de l’écoute, on ressort avec un truc en plus, un bagage, une vérité, un raisonnement. On a compris quelque chose, ou tout du moins on a appris des leçons, et on peut alors repartir et continuer d’avancer dans notre vie, en gardant en tête ces enseignements.
Enfin, et pour finir avec cette année 2017 très chargée, Josman, apparaîtra dans plusieurs émissions indépendantes comme “Rentre dans le cercle” de Fianso ou encore le “#FrenchMen8” de Konbini. Ces différentes apparitions permettront d’augmenter encore plus la visibilité du jeune rappeur, avant son éclosion finale.
Bon c’est bien tout ça, il y a une progression, un message qui évolue, des clips et une imagerie qui se renforce, mais il serait temps de péter non ?
"Pour ces pussy boys, j'ai pas trop l'time
Pour ces putains d'bitches, j'ai pas trop l'time
L'argent avant l'temps, c'est d'l'argent, j'ai pas trop l'time"
TIME, Josman
Le 14 septembre 2018 est une date dont Josman se rappellera sûrement toute sa vie. C’est la date à laquelle son premier album, "JO$", est officiellement sorti. Ce projet, c’est l’album de la rage, l’album de la faim, l’album d’un passionné de son qui un jour, en a eu marre de galérer, et a dit NON à la misère !
Josman va bientôt souffler ses 27 bougies, et il est prêt. Prêt à exploser, prêt à montrer à tout le monde à quel point il est fort, prêt à dévoiler son talent à la Terre entière. Ce tourbillon d’émotions qui brûlent au fond de son cœur, il va le cracher directement à travers son micro. De ces moments de rage découleront ainsi 16 titres, tous aussi énervés les uns que les autres.
Pour ma part, je pense que je me rappellerais toute ma vie de la première fois où j’ai écouté cet album. J’avais 18 ans et j’étais en voiture, sur le siège avant passager, avec deux autres gars que je ne connaissais pas. On se rendait dans un lieu paumé pour faire serveur à un mariage. On avait alors pas mal de route à faire et au bout d’une heure on ne captait littéralement plus rien. Le conducteur me demanda alors de fouiller dans la boîte à gant de la voiture et de lui passer un CD. Au hasard, je pris une pochette entièrement jaune/orangé, avec un homme en train de fumer dans l’ombre sur le côté gauche. À l’époque, je n’avais pas une idée précise de qui était Josman et je n’écoutais pas du tout la musique comme je l’écoute aujourd'hui. Comme tous les jeunes de ma génération, je n’avais jamais écouté un CD physique en entier, et cela me paraissait d’ailleurs totalement insensé de le faire. (ça playlisté en balle quoi normal mdr). Mais bon bref, pas de réseau, pas le choix quoi. Et là juste, essayez d’imaginer. Le mec que je venais de rencontrer il y a moins d’1 heure glisse le CD dans le lecteur, et je me mets à entendre les premières notes de “Fucked up 3”... Drop, le morceau démarre….. Je pète mon crâne, littéralement.
“(Yo) J'ai vidé tout c'que j'avais dans les burnes, j'ai crié, douté, frappé dans les murs
Car j'évacue la tristesse par la colère, quand Dieu est en colère, pas d'paratonnerre
Glaciale humeur, mon cœur est d'un froid polaire, j'raconte le vrai, j'vis pas dans un polar
J'ai le rap français entre les molaires, je rêve de les noyer sous un molard”
Fucked up 3, Josman
Les gars, les sensations que j’ai ressenti à ce moment-là en écoutant cet E-N-O-R-M-E banger de 3 minutes 21, je crois que je n’arriverais jamais à vous les décrire assez précisément pour refléter ce que j'ai pu réellement ressentir lors de cette 1er écoute. La rage, la technique, la persévérance, les punchlines, tout y est ! L’ADN du hip-hop concentré dans un seul et unique morceau qui introduira ainsi le légendaire album J0$, réalisé par le futur roi du rap français…
“Poto, poto, j'veux plus voir mon daron jouer au Loto
Putain, si j'sors, il faut que j'rentre avec le butin”
Loto, Josman
Avec cet album, Josman voit les choses en grand et nous sort une série de 6 clips, tous plus frais les uns que les autres. Le projet sera globalement très bien reçu (c’est le 000$ 2.0 selon moi), et marquera ainsi un tournant majeur dans la carrière de Josman. Ce dernier est alors décrit comme un OVNI, tout simplement. Un artiste si particulier qu’il aura quand même réussi à nous sortir des méga hits comme “XS” aux millions de streams ou un “J’aime bien!” certifié diamant, mais dont aucun de ces 2 sons n’aura été playlisté ou joué en radio.
Non mais sérieux, quelle imagerie de dingue sur ce projet ! Gros big up à Marius Gonzalez pour la réal. A noter que le rappeur, à cette époque, ne donne toujours que très peu d’interview, voire pas du tout. D’où la nécessité de balancer clip sur clip pour se faire connaître auprès du public !
“Bat les couilles d’pas passer dans leurs émissions” Décisions, Josman (2021)
Josman c’est aussi cet artiste hyper technique avec des pépites comme “L’Occasion”, “Sourcils Froncés” ou encore “Fais Avec”. Mais ce dernier sait aussi faire des sons planants qui nous donne l’impression d’avoir fumé un énorme J alors qu’on a tiré sur une latte qu’une seule fois en 3e avant d’aller en cours d’Arts P. Je pense bien entendu aux morceaux ”V&V” et “Wow”. En fait, JOS c’est ce rappeur qui sait tout faire et qu’on ne sait pas où placé. Il peut être mis partout et nulle part à la fois. Josman c’est ce genre d’artiste que tout le monde écoute, mais qui sera toujours considéré comme un rappeur “underground”, et ce malgré les millions de streams et de certifications accumulés depuis le début de sa carrière.
Josman démarre donc cette année 2019 de la meilleure des façons. Tout s'accélère très vite pour lui ! Ça y est, il stream, vend des CD, et attise les foules. Il partira ensuite pour un big concert à La Cigale puis une gigantesque tournée intitulé le “JO$ TOUR” à travers toute la France. Cette tournée, qu’il réalisera en compagnie de son ami de toujours, Eazy Dew, lui permettra ainsi de faire le tour du Monde et de définitivement “mettre sa daronne à l’abri”.
Enfin, une collab’ avec la marque Jordan viendra définitivement asseoir la place du rappeur parisien comme le nouveau rookie du rap français à suivre en 2019 ! Josman a galéré, Josman a trimé mais ça y est, il y est. Il a enfin réussi tous les objectifs qu’il s’était fixé en quittant sa ville natale 8 ans plus tôt.
Tous ? Pas vraiment. Josman est un artiste, et un vrai artiste voit la musique beaucoup plus loin que le simple aspect financier. Maintenant qu’il possède enfin de l’argent et qu’il est sortie de ce “mode survie”, ce dernier va enfin pouvoir nous délivrer ce pour quoi il a commencé à rapper, ce pour quoi il a choisi de quitter sa famille pour venir s’installer à Paris, ce pour quoi il a tant travaillé… Préparez-vous bien, car Josman s'apprête à nous lâcher… son plus gros chef-d'œuvre.
"Ah mon gars si tu savais, tout ce qu'on a vécu
Tout ce qu'on a fait pour les écus
Tout ce qu'on a fait pour le pécule
Tout ce qu'on a fait pour qu'il se décuple
Parce que l'argent c'est la sécu'
Donc j'étais prêt à tout pour des thunes
J'étais pas fait pour les études, j'suis bien trop têtu
Moi je voulais juste être bien vêtu et
Fumer des grosses têtes de laitue"
Josman, Si tu savais (2020)
Josman et la galère, c’est fini. L’artiste peut enfin souffler. Il a été récompensé de ces années de charbon à bosser ses textes, à enchaîner les opens mics et à passer ses nuits en studio. Problème, le rappeur est très vite passé du statut de “petit rappeur pas très connu” à “véritable étoile montante du rap français”. Il est maintenant sur tous les radars, c’est LE nouveau rookie à suivre en 2020. Qualifié de “rappeur sous-côté” par son public, qualifié de “rappeur sur-côté” par la presse rap, tous les yeux sont rivés sur lui. Et les gens en attendent beaucoup, en tout cas beaucoup plus qu’un autre (on vous a dit c’est le mbappé du rap mdr)
Avec "SPLIT", sorti le 5 mars 2020, Josman reviendra à ce qui l’avait plongé dans le rap à ses débuts. Un projet concept qui lui permettra d’aborder sa musique sous tous les angles possibles. SPLIT qui veut dire “divisé” en anglais, représente les 23 personnalités de Kevin, le personnage au trouble dissociatif de l'identité du film du même nom. Avec un thème assez ambitieux, et ses 23 morceaux représentant les 23 personnalités fictives de Josman, le projet est donc risqué mais est présenté par l’artiste lui-même comme étant une pièce phare de son œuvre musicale.
“Dans ma tête on est plein comme dans SPLIT” F*cked Up 4, Josman
Et comme single pour porter son projet, Josman choisit le morceau “Bambi”, morceau qui sera accompagné d’un clip sur Youtube.
Et là… mais quelle claque ! Sur une prod d’Eazy Dew, le rappeur nous balance 4 minutes de pur rap. Son rapport à la société, sa méfiance vis à vis des êtres humains, son envie de sortir de cet état de “seum” qui le suit malgré le succès… Josman sort toute la haine qui se trouve au fond de lui.
“J’survis comme Bambi”. Josman, Bambi (2020)
Pour moi, le choix de ce single est super fort et veut tout dire quant à la vision artistique de ce dernier. Il aurait pu nous sortir un "XS partie 2" ou un "J’aime bien 2.0", et il sait très bien que ça aurait marché “commercialement” parlant. Mais non ! Il nous sort ce titre, un bon gros morceau de rap kické, avec des thèmes sombres et mélancoliques qui rappellent ses démons du passé. Josman, c’est aussi ce mec qui n’a pas besoin de sur-exposer sa technique ! Pas de passement jambes, pas de grigri, pas de rimes inutiles. Ça file tout droit et c’est tout !
Avec 5 feats au total (Seth Gueko, Leto, Zed, Hamza et Chily), le rappeur profite également de cette album pour travailler avec des rappeurs qui l’ont soutenu quand il n’était pas encore connu, et avec qui il a toujours rêvé de collaborer. Dans la même veine que pour JO$, le rappeur nous balance 3 autres clips sur ce projet, avec une imagerie toujours aussi bien travaillée (s/o Marius Gonzales à la réal), ça ressemble à une petite dream team tout ça non ? Un trio magique avec Eazy Dew qui a produit une grande partie des tracks du projet).
Enfin difficile d’aborder "SPLIT" sans parler d’un des morceaux phares du projet, “Babygirl”, qui représente, à mes yeux un des plus beaux sons de la carrière de Josman. Dans ce titre de 3 min 45, Josman livre ses regrets et toute sa peine quant à la fin d’une relation très forte avec une femme. Mais contrairement à ce qui ce fait beaucoup dans le rap, l’artiste ne va ni accuser la jeune femme, ni vouloir se venger, son seul souhait est de s’excuser pour ses actes, et c’est ce qui rend ce morceau si magique. Un pur moment d'honnêteté et de sincérité dans le rap français. C’est très rare de voir ça.
D’autres sons comme “Petite Bulle” par exemple, permettront également de rentrer en profondeur dans la tête et les pensées de l’artiste, avec toujours ce savant mélange d’honnêteté et de pudeur camouflée.
Plus globalement, ce qui fait de SPLIT un excellent album, c’est cette facilité qu’a l’artiste à aborder différents thèmes et sujets complexes. L’Afrique, la pauvreté dans le Monde, sa nouvelle notoriété à assumer, ses relations amoureuses, son passé difficile… Josman s’empare de toutes ses pensées et nous les dévoile au sein de 23 morceaux. Le rappeur conclura finalement ce projet avec le très bon morceau, “STOP! (Outro)”, qui sous-entendra son besoin de prendre le large loin de cette nouvelle vie pleine de strass et de paillettes.
"Wesh stop attends juste une seconde
J'tire une fe-ta pour m'éloigner de ce monde yeah"
Josman, STOP! (Outro)
Bon, la pause n’aura finalement été que de très courte durée puisqu’en 2021, Josman revient avec un double EP (2 mini-EP séparés).
Tout d’abord "MYSTR J.O.$", projet qu’il a réalisé avec son petit frère. Nous sommes en plein pendant la période Covid, et autant dire que ce n’est pas la joie. Mais pour JOS c’est le feu. Loin des projecteurs et des demandes d’interview, ce dernier peut enfin se mettre à temps plein dans ce qu’il a toujours kiffé faire : produire et balancer de la bonne musique. Le 29 janvier 2021, il annonce ainsi son retour avec le morceau “Fucked Up 4” (très attendu par ses fans de la 1er heure).
Le morceau est un véritable banger et régalera ainsi les amoureux de rap qui auront décidemment bien été servie pendant cette période de confinement (s/o Trinity et la Don dada mixtape vol.1, d’ailleurs c’est quand qu’il nous sort ce ptn de 2e volume là ?).
Le projet est globalement super bien produit et les différents morceaux apporteront, chacun à leur façon, un véritable vent de fraîcheur en ce début d’année 2021. Josman sortira également le clip du morceau “Goal”, qui connaîtra lui aussi un succès assez inattendu (3e clip le plus vue du rappeur). 30 millions de streams à ce jour, le son est platine ! Pour un morceau de rap “long”, sans grandes variations mélodiques, je crois que j’ai rarement vu ça .
"J'suis dans la keush-né du game, trop à l'aise j'ai sorti les pantoufles”. Josman, Goal (2021)
Mais alors pourquoi ça marche ? En fait, encore une fois ici, c’est l’authenticité du rappeur qui prime, tout simplement ! Ce dernier nous livre ses pensées comme s'il était en train de parler avec un de ses potes. On en revient toujours aux mêmes thèmes : le rejet de la célébrité, les femmes, la société qui l'oppresse, mais ces derniers sont toujours abordés d’une manière différente et nous poussent à chaque fois à nous questionner d’une toute autre façon que sur ces précédents morceaux. Et c’est ça la vraie force de Josman. La plume et la proximité avec son public !
“J'ai pas envie d'jouer un rôle, c'est les mêmes qu'j'check de l'épaule
Sexe, drogues, monnaie, rap quand la vie n'est pas très rock'n'roll
J'étais dans la merde, j'ai nagé le crawl, parfois la vie n'est pas très drôle
Donc j'vis chaque jour comme le dernier, chaque nuit la mort nous frôle
Quoi qu'il arrive j'garde le contrôle, plat du pied devant le goal”
Josman, Goal (2021)
Bon pour “HHHH”, je vais être 100% honnête avec vous, je n’ai pas vraiment écouté cet EP co-réalisé avec le chanteur Tayc. Je ne vais donc pas vous parler d’un projet que je ne connais pas, et qui selon moi, sans aucun préjugés, est un projet qui s’adresse plus à sa fanbase féminine. Je ne voudrais donc pas vous dire de bêtises et je vous laisse aller l’écouter tranquillement et vous forger votre propre avis dessus.
Bon il s’est passé beaucoup choses depuis “Echecs positfs” hein ? Le rappeur a grandi et évolué. Il a tout connu : les échecs, le premier succès avec “Dans le vide”, les galères à nouveau et finalement le succès et la réussite commerciale. Vous savez ce que ça veut dire ? Josman est devenu un homme, il est temps de passer à l’album de la maturité…
Le 17 mars 2022, soit la veille de la sortie de son album intitulé “M.A.N”, Josman nous balance un double clip ou plutôt un seul et unique clip de 2 morceaux, issus de son futur projet. Et c’est simple. Il m’était tout bonnement impossible de vous parler de cet album sans mentionner ce chef d'œuvre audiovisuel de 5 minutes 32 qui résume, à lui tout seul, la carrière de Josman.
Analyse du clip JOSMAN - Fiesta. (Interlude) / Mort Ce Soir (Clip Officiel) :
Le clip débute avec le son, “Fiesta. (Interlude)”. Que ça soit dans l’imagerie, la direction artistique ou encore l’atmosphère sonore du morceau, on retrouve le Jos des débuts. Assis dans une boîte de nuit pleine à craquer, tout le monde semble s’amuser sauf lui.
“Ma bitch veut faire la fiesta, pour moi c’est pas la fiesta, là c’est pas la fiesta, là c’est pas la fiesta”
Entouré de ses vices qui l’emprisonnent depuis bien trop d’années, le rappeur broit du noir. Les femmes, la thune, l’alcool, la drogue, les gens du showbiz…. On retrouve totalement le storytelling que nous avez conté le créateur de JO$ dans le morceau “Ce soir j’achèterais un flash” il y a de cela maintenant quelques années.
La vérité, c’est que le monde le dégoûte. Et pour supporter la réalité, ce dernier est obligé de noyer sa peine et sa tristesse dans ses vices les plus ancrés.
“J’chope la liqueur sur la table, j’siffle la teill au goulot, TCH dans le ciboulot j’fais du gros cash, j’fais du gros cash ni*que sa mère un p’tit boulot…”
Plus le morceau avance, plus la pression monte. On a l’impression de voir son taux d'alcoolémie et de TCH montés au fur et à mesure que le son progresse. A 1 min 40, la situation finit pas dégénérer et Josman s’embrouille avec le videur et commence à se battre. Il se fait alors expulser à l’extérieur du bâtiment. Dehors, dans le froid, Josman est plus seul que jamais. La musique part en fondu et transite vers une ambiance glaciale de froid polaire. Le jeune jos a mal, il souffre et se touche le cœur. C’est comme s’il souhaitait marquer une division, une séparation avec ses émotions qui le ronge et qu’il n'arrive plus à porter. Plié en 2, il finit par arracher son cœur et l’extirper de sa propre poitrine.
L’auteur de “Babygirl” vient de se SPLIT.
Ses sentiments sont “Mort Ce Soir”, la prod démarre et le morceau se lance. Josman semble alors comme renaître de ses cendres et avance seul dans une épaisse fumée, qui se transforme peu à peu en blizzard. C’est la tempête, on ne voit plus rien. Quand le rappeur en sort enfin, c’est dans un paysage glacial et somptueux qu’il se retrouve. Une aurore boréale, une forêt enneigée, un sol givré, le protagoniste est comme plongé dans un rêve...
"J’ai des envies d’ailleurs, j’ai des envies de voir autre chose”.
Le morceau drop et Josman revient à la réalité. On le retrouve dans un escalier en colimaçon qui semble descendre à l’infini, comme pour signifier une descente aux enfers, un retour à la réalité brutal ou encore une boucle temporelle sans fin qui se répète. Josman est doté d’un nouveau cœur artificiel, qui semble toujours aussi enflammé et divisé. Mais les choses ne sont plus comme avant.
“J’ai ravalé mes pleurs, j’les ai brûlés dans une flamme”.
A bord d’une grosse voiture, il se rend dans une boîte de nuit, la même qu’au début du clip, et se fait accueillir à bras ouvert par le videur qui l’avait recalé quelques instants auparavant. Sourire au lèvre, la vie de Jos a changé. Il n’est plus le jeune homme fauché des débuts. Comme il le disait dans le précédent morceau PLU$$$ (track 3), “Plus de thunes dans la valise, fils de puterie s’banalise”. Il n’a pas eu d’autre choix que faire du khalis car comme le dit PLK dans le morceau “Pas Besoin” : “En France, t’as l’droit d’ouvrir ta gueule que quand tu paies”.
Grâce à sa musique, Josman est devenu totalement bankable et se voit maintenant être respecté par la société. Mais son dégoût pour l’être humain a-t-il changé pour autant ? La fin du clip se termine avec le plan de départ où jos était assis dans la boîte de nuit. Toujours cette boucle sans fin… Josman a-t-il réellement vécu ce qu’il vient de se passer ?
“Mon ressenti ne change pas, ça m'inquiète. J'ai d'l'amour mais y a la haine qui empiète” Intro.
N’est-il pas resté tout le long du clip dans cette même boîte de nuit, emprisonné par ses pensées miséreuses et ses problèmes financiers ? Tout cela n’était-il finalement pas qu’un simple rêve ? Ou alors est-ce que ce plan fait juste référence au Josman des débuts, qui visualise alors tout le chemin qui lui reste à parcourir et les étapes qui le mèneront jusqu’au succès ? A vous de choisir l’interprétation que vous préférez. Perso, j’ai choisi la mienne.
“Mes sentiments sont morts ce soir, j'prie de désespoir, plongé dans le noir (oh)
Plongé dans le néant (oh), perdu dans mes doutes, perdu dans un grand trou béant
La nuit sous les néons, j'essaye d'refermer les lésions (yeah)”
Mort Ce Soir, Josman
À travers son œuvre, Josman est donc sorti de la Matrice pour nous faire tous ouvrir les yeux. Ouvrir les yeux sur ce monde qui part en fumée à cause de l’empreinte néfaste et dévastatrice causé par l’être humain. Cette urgence écologique est très appuyée par le rappeur dans le morceau “Intro” où Josman répète en boucle comme par dépit, comme par urgence, ce même début de phrase : "ne vois-tu pas ?"
Enfin, il est important de noter que, dans cet album, le rappeur s’est tout de même “assagi”. Malgré une vision toujours aussi sombre du Monde qui l’entoure, sa vision est plus claire. Comme il le dit dans le morceau “Ah Gars!”, il a évacué le stress post-traumatique. En fait, Josman a compris une chose essentielle : “L'acceptation est la clé du Bonheur.” Il doit maintenant essayer d’avancer plus sereinement vers le futur, même si ce dernier fait peur, et profiter du reste de sa vie pour voyager et découvrir la beauté de ce Monde. Vous l’aurez compris. On passe au dernier album en date de JOS !
Josman c’est aussi ça. Un artiste souhaitant casser les codes imposés par l’industrie musicale, et qui, sans aucune promo, sans aucun clip, nous annonce la sortie d’un nouveau projet le jour de son anniversaire. Nous sommes en 2023 et ça y est ! Josman a vraiment tout accompli dans la musique. C’est lui le boss maintenant, et il est devenu son propre patron. Il a gravit les échelons de la société pour arriver là où il est aujourd'hui et peut maintenant se permettre de “voyager en classe affaire”, de dépenser des “50 000 euros d’un coup” grâce à “Apple Pay”. Il peut enfin se détendre et partir à l’aventure dans des endroits luxueux.
“Là j’suis au calme dans villa vers Cannes, bateau vers Saint-Tropez, j’suis OP, j’ai la carte pro, je met le prix, j’suis OK” Josman, Cohiba (2024)
Josman c’est aussi ce rappeur utopiste. Il rêve d’un monde meilleur, un monde plus juste. Mais il se retrouve parfois lui aussi confronté à ses propres démons, ses vices qu'ils traînent depuis des années et dont il n’arrive pas à se séparer complètement. Il fait également toujours face aux vices de la société.
Malgré tout, il essaie toujours de s’améliorer et ne cesse de travailler pour devenir la meilleure version de lui-même. Mais voilà, parfois c’est trop dur, et il n’en peux plus de se battre sans cesse contre les gens, contre la société et contre ses propres démons. A tel point qu’il aimerait parfois plonger dans le coma pour ne plus rien voir.
"Midi pile, j’sors du sauna, Minuit pile j’soigne les traumas, le temps file j’tape un coma j'suis fatigué d’cette life." Josman, Les Flammes
Malgré tous ses voyages, Josman ne délaisse pas pour autant le rap et continue de kicker comme avant !
“Fuck, j’aime pas qu’on m’sous-estime", Josman, Rich Music
C’est ce que j’ai le plus ressenti quand j’ai écouté le projet le jour de sa sortie. En fait, l’auteur de “Cohiba” n’a absolument plus rien à prouver à personne. Il veut juste s’amuser, profiter et balancer de la bonne musique, tout en rappelant aux gens que c’est lui maintenant le Roi du Rap Game.
Mes morceaux préférés de J.000.$ :
Tout cela ne reste bien entendu que de la musique. Malgré les certifications, les chiffres, la célébrité, Josman a toujours proclamé vouloir se détacher de sa propre vie d’artiste. En fait, tout ce qu’il espérait avec sa musique c’est de pouvoir en vivre, tout simplement… Et il y est parvenu…
Josman, c’est l’histoire d’un jeune campagnard qui a choisi de tout quitter pour réaliser un rêve, son rêve… Sans relâche, il n’a jamais cessé de travailler,et le voilà aujourd’hui, au sommet de son art … À 31 ans, Josman est devenu une véritable légende du rap français, un artiste pleinement accompli qui aura marqué pour toujours la culture hip-hop de sa plume.
Malgré tout, ce dernier sera toujours considéré par la plupart comme “un roi sans couronne”. Vous savez, ce genre de “rappeur sous-côté” qui “mériterait plus” ou qui “pourrait faire plus”. Alors à quoi sert un roi sans couronne me direz vous ? En fait, peu importe, car ce qui compte le plus dans tout ça, c’est le message que JOS a souhaité nous transmettre à travers son œuvre. Pour ceux qui auraient intégré et compris ce message, vous savez maintenant qu’il est essentiel de profiter de la vie, de foncer à 200% dans votre passion quel qu'en soit le prix, de travailler dur pour atteindre vos rêves, et surtout de vivre chaque jour comme le dernier. Parce que nous l’oublions souvent mais la vie passe vite et il est primordiale d’en savourer chaque seconde, chaque minute, chaque heure, avant de rendre notre dernier souffle, et de s’envoler à tout jamais comme ce ptn d’oiseau rare !
Merci à vous, et à bientôt pour un prochain article !
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse varius enim in eros elementum tristique. Duis cursus, mi quis viverra ornare, eros dolor interdum nulla, ut commodo diam libero vitae erat. Aenean faucibus nibh et justo cursus id rutrum lorem imperdiet. Nunc ut sem vitae risus tristique posuere.